Tam-Tam De L'Afrique
    (专辑: Assassins Scribes Vol. 1 - 2012)
    
    Ils sont arrivés un matin par dizaines par centaines  Sur des monstres de bois aux entrailles de chaînes  Sans bonjours ni questions, pas même de présentations  Ils se sont installés et sont devenus les patrons  Puis se sont transformés en véritables sauvages  Jusqu'à les humilier au plus profond de leur âme  Enfants battus, vieillards tués, mutilés  Femmes salies, insultées et déshonorées  Impuissants, les hommes enchaînés subissaient  Les douloureuses lamentations de leur peuple opprimé  Mais chacun d'entre eux en lui-même se doutait  Qu'il partait pour un voyage dont il ne rentrerait jamais  Qu'il finirait dans un port pour y 
être vendu  Il pleurait déjà son pays perdu  Traité en inférieur à cause d'une différence de couleur  Chaque jour nouveau était annonciateur de malheur  Au fond des cales où on les entassait  Dans leurs esprits les images défilaient  Larmes au goût salé, larmes ensanglantées  Dans leurs esprits, longtemps retentissaient  Les champs de la partie de leur être qu'on leur a 
arrachée  Mais sans jamais tuer l'espoir qui les nourrissait  Qu'un jour, il retrouveraient ces rivages féeriques  D'où s'élèvent à jamais les tam-tam de l'Afrique  Les tam-tam de l'Afrique  Les tam-tam de l'Afrique   Perchés sur une estrade, groupés comme du bétail  Jetés de droite à gauche tels des fétus de paille  Ils leur ont inculqué que leur couleur était un crime  Ils leur ont tout volé, jusqu'à leurs secrets les plus intimes  Pillé leur culture, brûlé leurs racines  De l'Afrique du Sud, jusqu'aux rives du Nil  Et à présent pavoisent les usurpateurs  Ceux qui ont un bloc de granite à la place du cœur  Ils se moquaient des pleurs et semaient la terreur  Au sein d'un monde qui avait faim, froid et peur  Et qui rêvait de courir dans les plaines paisibles  Où gambadaient parfois les gazelles magnifiques  Ah! Yeh, qu'elle était belle la terre qu'ils chérissaient  Où, à portée de leurs mains poussaient de beaux fruits frais  Qui s'offraient aux bras dorés du soleil  Lui qui inondait le pays de ses étincelles  Et en fermant les yeux à chaque coup reçu  Une voix leur disait que rien n'était perdu  Alors ils revoyaient ces paysages idylliques  Où résonnaient encore les tam-tam de l'Afrique  Les tam-tam de l'Afrique  Les tam-tam de l'Afrique   Jazzy, rappelle leur, my brother  Qu'ils gardent une parcelle de leur cœur  Et que le sang qui a 
été versé  Ne l'a été que pour qu'ils puissent exister  Les enfants qui naissaient avaient leur destin tracé : 
 Ils travailleraient dans les champs jusqu'à leur dernière journée  Pour eux, pas de "4 heures", encore moins de récré  Leurs compagnons de chaque jour étaient la chaleur et le fouet  Sur leur passage, on les fuyait comme le malin  En ces temps-là, il y 
avait l'homme noir et l'être humain  Décrété supérieur de par sa blanche couleur  En oubliant tout simplement son malheur antérieur  Il assouvissait son instinct dominateur  En s'abreuvant de lamentations, de cris, de tristes clameurs  Qui hantaient les forêts longtemps après son passage  Et l'esprit de ceux qui finissaient esclaves  De génération en génération, crimes et destructions  Le peuple noir a 
dû subir les pires abominations  Et le tempo libère mon imagination  Me rappelle que ma musique est née dans un champ de coton  Mais non, je ne suis pas raciste par mes opinions  Non pas de la critique mais une narration  Je raconte simplement ces contrées fantastiques  Et je garde dans mon cœur les tam-tam de l'Afrique